
Termes de Référence de recrutement d’un coordinateur dans le cadre de la mise en œuvre du projet HIP 2025 Réponse d’urgence aux risques de protection des populations nouvellement affectées par le conflit dans les zones difficiles d’accès au centre du Mali. |
- Contexte et justification :
Depuis plus d’une dizaine d’années, le contexte humanitaire au Mali est marqué par une crise complexe affectant la sécurité et les conditions de vie de ses habitants. De nombreux civils sont poussés sur les routes par les effets combinés des conflits, des changements climatiques et des tensions intra et intercommunautaires. Le pays comptait ainsi 378 363 personnes déplacées internes à la fin du mois de septembre 2024, soit 14% de plus qu’en mai 2023 (rapport DTM septembre 2024). Cette forte augmentation fait suite à la dégradation de la situation climatique et sécuritaire du pays. L’analyse interne de DRC relève une augmentation des attaques des groupes armés entre 2023 et 2024 : 305 attaques en 2023 contre 399 en 2024 dans la région de Ségou, et 210 dans la région de Bandiagara, contre 333 en 2024.
Les données du P21 démontrent aussi une aggravation des vulnérabilités des communautés hôtes et déplacées dans un contexte marqué à la fois par une dégradation de la situation sécuritaire, des déplacements forcés et des restrictions de mouvements, autant de facteurs qui affectent négativement l’environnement de protection des civils. Au premier semestre 2024, en moyenne, 50% des chef(fe)s de ménages rencontrés déclaraient ne pas se sentir en sécurité, principalement à cause de la présence des groupes armés non étatiques (79%), de l’absence des autorités étatiques (68%), de la proximité des zones de combat (46%). En particulier dans la région de Mopti, le sous-cluster a enregistré 12 506 incidents de protection entre janvier et septembre 2024, contre 6 110 l’année précédente.
De plus, selon le monitoring de protection, de janvier à septembre 2024, 8 767 violations rapportées ont touché les femmes et les filles contre 2757 à la même période en 2023 soit une hausse de 217% (Rapport GBVIMS Trimestre 3, 2024). L’analyse de protection interne DRC, réalisée de janvier à septembre 2024, indique la même tendance, avec 3136 incidents de protection documentés contre 2292 à la même période de 2023, soit une augmentation de 844 incidents de protection.
Selon le cluster protection, les catégories de violations les plus fréquentes sont les atteintes à l’intégrité physique et/ou psychique (4 387), les atteintes au droit à la propriété (2 905) et le mouvement forcé de population (2 180). Cette tendance à la hausse des violations est aussi confirmée par le monitoring de protection du HCR et l’analyse interne DRC avec une légère différence sur les types de violations qui dominent. Les anciennes régions de Mopti, suivi de Ségou sont les plus touchées. Cette situation souligne l’urgence d’intensifier les réponses humanitaires dans ces zones critiques et d’appuyer les communautés et le cluster protection dans leur rôle de renforcement de l’environnement protecteur et de plaidoyer pour assurer la protection de la population civile.
Les PDI sont les plus affectées vu qu’ils laissent tous leurs biens derrière eux au moment du déplacement et traversent des zones conflictuelles exacerbant les probabilités de subir d’autres violations. Parmi les PDI identifiés au Mali, 52% sont des femmes et 58% sont des enfants (rapport DTM, septembre 2024). Ces groupes déjà particulièrement exposés aux violations de droits se retrouvent encore plus vulnérables à la suite de ces déplacements forcés. La situation est particulièrement critique dans les régions du centre du Mali (San, Ségou, Mopti, et Bandiagara) où les femmes et les filles représentent 75% des personnes affectées par les mouvements de population (110 627 individus sur 188 355 PDI).
Entre juillet et septembre 2024, le Mali a enregistré une hausse alarmante de 72% des cas de VBG par rapport à 2023, avec 7 000 incidents rapportés. Les femmes (72%) et les filles (27%) représentent 99% des survivantes (Rapport GBVIMS Trimestre 3, 2024). Selon l’évaluation de protection de DRC de décembre 2024, 54% des personnes enquêtées dans la région de Mopti ont déclaré des cas de VBG dans leurs ménages dont les plus fréquents sont les abus psychologiques, le déni de ressources et les agressions physiques. Dans la région de Bandiagara, 31 % ont déclaré ces cas dont le mariage forcé, les abus psychologiques et les abus sexuelles étaient majoritaires. Les groupes et personnes armés dans la région de Bandiagara et les personnes armée et le membres de la communauté et de la famille sont les principaux auteurs. Les femmes et les filles déplacées internes sont particulièrement exposées à ces dangers, dans les sites de déplacés surpeuplés et souvent mal équipés, avec des risques d’exploitation et d’abus élevés (Analyse interne DRC). Selon la cartographie des services VBG, seuls 19 acteurs fournissent une réponse dans les régions du centre, dont 10 dans la région de Mopti et 9 dans celle de Ségou (ancien découpage), ce qui reste insuffisant pour répondre à l’ampleur des besoins.
La situation de protection des enfants est aussi très alarmante. Ils représentent ainsi 30% des cas de VBG documentés, principalement sous forme de mariages forcés, d’agressions sexuelles et d’excisions (données du sous-cluster VBG). Or, selon la note de protection du cluster protection, le nombre d’enfants pris en charge au deuxième trimestre 2024 (22,957) a connu une baisse significative de 41% pour l’appui psychosocial par rapport à la même période de 2023.
De plus, le Cadre harmonisé de novembre 2024 indique Que sur les 358 personnes enquêtées dans les régions de Mopti et Bandiagara par DRC, 58% ont déclaré des cas de manque de documentation civile dans leur ménage. Cela s’explique majoritairement par la perte des documents, la méconnaissance des procédures d’obtention ou bien l’éloignement des centres administratifs d’établissement des documents.
Face à ces défis, selon l’analyse du P21, les recommandations communautaires émanant de 12,020 entretiens dans 245 municipalités, d’avril 2023 à octobre 2024, font ressortir le besoin de protéger les femmes et les filles vulnérables des communautés touchées en renforçant les services de prévention et prise en charge de cas de VBG. Il en ressort également le besoin de renforcer la capacité des acteurs communautaires à identifier, signaler, prévenir et répondre aux incidents de protection, notamment pour les cas de VBG et protection des enfants.
Titre | Coordinateur | ||
Département | Programmes (protection) | ||
Rapporte au : | Directeur des opérations | ||
A sous sa responsabilité | Gestionnaires de cas et Animateurs psychosociaux. | Déplacement sur le terrain à l’intérieur de la Zone d’activité | Basé dans une des régions d’intervention du projet avec des fréquents missions de supervisions dans les chefs-lieux de cercle /communes/villages d’intervention de la région de Mopti et Ségou. |
Localisation | Région de Ségou et Mopti | ||
Date de Début | 15 Mai 2025 | ||
Durée du contrat | 12 mois avec possibilité de renouvellement en fonction du financement | ||
Nombre de postes | 01 |
- Objectifs du poste :
Le Coordinateur du projet rapporte directement au directeur des opérations. Il est responsable de la planification, la gestion et le suivi efficace du projet. Il supervise la mise en œuvre globale des activités du projet. Il fournit un soutien technique et un encadrement quotidien aux gestionnaires de cas et aux animateurs psychosociaux. Il garantit la qualité et la rapidité des services fournis aux bénéficiaires. Il renforce les capacités de l’équipe et les autres partenaires locaux. Il assure les rapportages. Il et contribue à l’élaboration des propositions de projets et à la capitalisation des bonnes pratiques et expériences.
- Tâches et responsabilités :
En collaboration avec la direction d’ODI-Sahel, le staff du projet ECHO Protection de DRC, mais aussi des acteurs institutionnels et communautaires, l’administration, les services techniques ainsi que les collectivités, le coordinateur aura pour rôles et responsabilités d’assurer la gestion du projet et la supervision des équipes.
Plus spécifiquement, le coordinateur aura pour tâches entre autres de :
- Planifier les activités ou missions du projet ;
- Superviser les activités ou mission du projet ;
- Assurer le suivi budgétaire du projet ;
- Elaborer les TDR ainsi que les rapports des activités ;
- Fournir des conseils techniques aux gestionnaires de cas et animateurs psychosociaux,
- Assurer un suivi régulier des dossiers des bénéficiaires de la gestion de cas ;
- Organiser des évaluations et sessions de renforcement des capacités des mécanismes de protection ;
- Coordonner les préparatifs des missions d’évaluations rapides de protection et les missions de suivi ;
- Participer à l’élaboration des drafts des rapports d ERP ;
- Assurer le suivi de la veille humanitaires auprès avec le partenaire DRC et partenaires locaux ;
- Participer activement aux rencontres du cluster protection ;
- Collaborer étroitement avec le partenaire DRC dans le cadre du projet ;
- Assurer l’appui programmatique et opérationnel nécessaire à la mise en œuvre rapide des activités ou missions du projet ;
- Représenter le projet dans toutes les zones d’intervention du projet ;
- Coordonner avec le partenaire DRC et les autres acteurs pour assurer la synergie et la complémentarité des services de protection ;
- Cordonner avec les partenaires DRC la mise à jour de la cartographie des acteurs de protection ;
- Documenter les préoccupations, suggestions et enseignements tirés du processus d’intervention du projet ;
- Contribuer à l’image positive et à la crédibilité globale de l’organisation notamment par l’application du code de conduite de l’ONG ;
- Tenir compte des implications de sécurité de toutes les activités du projet en examinant toutes les nouvelles initiatives ou zones avec les équipes du projet et les leaders communautaires ;
- Promouvoir activement les normes PSEA (prévention des abus sexuels et de l’exploitation) au sein de l’équipe et parmi les bénéficiaires du projet.
- Participer aux réunions du cluster protection, du GT VBG ;
- Représenter valablement ODI-Sahel dans la région ;
- Développer et maintenir de bonnes relations et une communication constante avec les autorités locales et communautaires (l’administration, les collectivités, les Services Techniques, les leaders communautaires, etc.) en les maintenant informés de l’avancement des activités ;
- Participer au nom du projet, à des rencontres avec les partenaires institutionnels et locaux au besoin ;
- Veiller à l´application stricte des principes humanitaires que sont : le ‘’Do no Harm’’ ou ‘’Ne pas Nuire’’, l’Impartialité, la neutralité, l’Indépendance, le Redevabilité, la coopération/Collaboration, la Non-discrimination, mais aussi des principes de gestion des cas de VBG sur le terrain ;
- Être disposé à travailler sous pression et dans un contexte sécuritaire volatile
- Avoir une maitrise du contexte de la zone d’intervention du projet (région de Ségou, de SAN et Mopti) ;
- Recueillir et partager régulièrement, les données et informations nécessaires avec le Coordinateur de projet ;
- Recueillir des témoignages des bénéficiaires, élaborer des histoires de réussite (success story) et les partager avec le Coordinateur et dans les délais ;
- Accomplir toute tâche additionnelle demandée par la direction de l’ONG-Sahel dans le cadre professionnel.
- Qualifications et profil
- Avoir un niveau Bac +3 ou plus ;
- Justifier une expérience pertinente d’au moins 3 ans dans la gestion des projets et plus de 5 ans dans le domaine de la protection général, protection de l’enfance et la protection à base communautaire ;
- Avoir une très grande capacité managériale ;
- Avoir la maîtrise du français et des langues locales (Bambara, Sonrai, Dogon et Fulfulde, …..) lu, écrit, parlé ;
- Maîtriser les outils pack office (Word, Excel et PowerPoint),
- Compétences et comportements (Habilités et aptitudes requises)
- Capacités d’entretenir des relations de travail dans un esprit d’équipe ;
- Esprit de confidentialité très élevé
- Avoir la capacité d’exprimer ses idées oralement et par écrit ;
- Avoir une bonne capacité d’analyse, de conception et de communication ;
- Avoir la capacité d’organiser le travail et d’identifier les risques ;
- Bon sens de l’organisation, de la planification et de priorisation des tâches ;
- Bon sens de l’autonomie et de l’initiative ;
- Capacités à travailler sous pression et dans un environnement national et multiculturel.
Autres :
- Respecter et mettre en œuvre le code de conduite, les différentes politiques (la politique de protection, de sauvegarde de l’enfance, la politique genre et inclusion sociale, la politique de lutte contre la fraude et la corruption, …) de l’ONG ODI-Sahel, les valeurs, les principes humanitaires et de protection dans tous les aspects de son travail ;
- Participer à toute formation requise prévue dans le cadre du projet, adopter une démarche proactive d’auto-formation constante et un intérêt réel sur les thématiques en lien avec le genre, les VBG, les droits humains ;
- Respecter les politiques et procédures, le code de conduite de DRC.
Ce profil de poste pourra être modifié en fonction de l’évolution du travail.
Je reconnais avoir lu et compris les détails de la description de poste ci-dessus, les termes et conditions de mon contrat et la Politique du Personnel et certifie vouloir et accepter de m’y conformer.
Je comprends que le non-respect de ce qui précède peut conduire à la rupture de mon contrat avec ODI-SAHEL.
Prénom / Nom de l’Employé: | |
Lieu et date: | |
Signature précédé de “Lu et Approuvé” |
- Durée du contrat :
La durée initiale du contrat est de 11 mois renouvelable avec une période d’essai de 3 mois. Le renouvellement contrat est lié non seulement à l’évaluation concluante de la période probatoire (aux termes du premier trimestre) puis de fin d’année, mais aussi principalement de la poursuite financement par le partenaire DRC.
- Dépôt de candidature :
Pour postuler, envoyer un CV de 4 pages maximum et une lettre de motivation adressée à la Directrice Exécutive de ODI-Sahel, accompagnée des coordonnées de trois personnes de références (sous format PDF) exclusivement à l’adresse : etudeamcc@gmail.com au plus tard le jeudi 29/05/2025 à 12h30mns avec en objet : ‘Coordinateur HIP 2025.
NB : Pas de dépôt en copies dures s’il vous plait.
Le salaire sera discuté au cours de l’entretien.
Les candidatures féminines sont vivement encouragées.
Déroulement du processus de recrutement :
- Sélection des dossiers de candidature selon le profil et les expériences en nutrition
- Entretien individuel avec les candidats retenus au test écrit
- Prise de références
- Proclamation du résultat final
- Signature de contrat et prise de service
Fait à Sévaré, le 26 / 05 / 2025
La Directrice Exécutive
Mme DIALLO Tata TOURE
